7.Les foires
Ces évènements primordiaux dans la vie locale de la Moyenne-Garonne sont nécéssaires aux négociants afin d'approvisionner le marché intérieurcomme d'assurer le débouché de leurs production .Le Lot-et-Garonne comptait ainsi en 1825 709 jours de foires par an , se plaçant ainsi au quatrième rang français..La majeure partie de ces rendez-vous concernait ventes de bétail et échanges purement locaux.Leur calendrier demeure aisément reconstituable pour le XIXème siècle grâce aux annuaires départementaux. Les archives communales rassemblent quand à elles les traces des créations, suppressions et transformations successives . Les principales foires de la région ont pour cadre au XVIIIième comme au XIXème Agen et montauban. Louis XIII créa par lettres patentes de 1610 les foires agenaises du Pin (du 15 au 17 octobre)du Gravier (du 3 au 6 juin) ; cette dernière était fréquentée en 1763 par 218 marchands drapiers..Cette importance ne se démentit pas par la suite : "la durée de la foire se trouve maintenant insuffisante pour la quantité d'affaires qui peuvents'y traiter, vu le commerce du pays (...) la population et le commerce ayant beaucoup augmenté depuis plusieurs années ".La foire fut alors prolongée de 3 jours.Elle accueillit ainsi marchands pyrénéens, nîmois, lorrains, catalans, savoyards, italiens, allemands (de 1787 à 1814)..Le bilan pour 1803 est plus que positif, le préfet voyant dans cette manifestation l'occasion d'un rendez-vous important pour le midi de la France, favorisé par "la beauté et l'extrême commodité du local,la facilité de communication par la Garonne et le restant des autres routes"..
Les foires montalbanaises ne font pas l'objet d'une bibliographie spécifique et ne sont guère mentionnées dans les ouvrages généraux concernant la ville. Il serait intéressant de mesurer leur impact sur l'économie régionale (sans doute considérable pour le XVIII ième siècle), leur évolution cahotique du XIX ième siècle. Sans doute cette dernière est-elle similaire à celle des foires agenaises, tant la configuration de ces 2 places est semblable .
A Bordeaux, c'est durant 15 jours en mars et en octobre, que les négociants de la région retirent les marchandises achetées en france comme à l'étranger, créditent ou soldent leur compte,concluaient leurs ventes les plus importantes et traitaient avec les armateurs de la ville.
Les 4 foires de Toulouse, durant 8 jours chacune, devaient jouer un rôle similaire, notemment pour la partie de la Moyenne-Garonne regardant plus particulièrement vers cette ville. Seule une étude sérielle des livres de compte à notre disposition pourrait nous permettre de quantifier les échanges dont les foires demeurent le théâtre privilégié (règlements de compte, achats et ventes).
C'est la diversité de ces foires, du rendez-vous strictement local au lieu d'échange implicant un plus large rayonnement, qui permet de prendre en compte l'ensemble de la société marchande, du négociant au petit marchand détailliste, du commerçant aisé au colporteur. L'importance des marchés est également capitale pour une meilleure perception des échanges quotidiens .